L’euro numérique, une entrave à la souveraineté des membres de l’UE ?
L’euro numérique, une entrave à la souveraineté des membres de l’UE ?
La version numérique de l’euro, projet fétiche de la Banque centrale européenne (BCE), s’attire aujourd’hui de solides inimitiés. Pas étonnant, vu les inquiétudes qu’il suscite quant à la gestion des portefeuilles numériques : les grandes puissances de l’Union européenne demandent des comptes à Christine Lagarde et ses technocrates. Ils veulent des explications sur les plafonds de cette monnaie numérique, limitant ce que chaque citoyen pourrait en détenir.
Prévue pour 2026, mais sans doute prête à débarquer fin 2025, la MNBC — monnaie numérique de banque centrale — promet un remède maison face aux bitcoins et aux mastodontes des paiements électroniques comme Visa et Mastercard. Mais tout n’est pas au beau fixe pour ce nouvel arrivant. Selon une enquête de Politico, l’e-euro sème la pagaille entre gouvernants et technocrates : qui aura le dernier mot ? Faute de consensus, un risque plane sur le système bancaire européen tout entier.
Côté allemand, le scepticisme est de rigueur : trop de possibilités d’abus, trop de tentations de surveillance généralisée à la « Big Brother ». Avec la France et d’autres gros bras européens, Berlin s’inquiète d’une question brûlante : quelle quantité d’e-euros autoriser dans les portefeuilles numériques, ces « wallets » ? Car les enjeux sont colossaux :
Et puis, se pose aussi la grande question de la souveraineté : jusqu’où va le pouvoir de la BCE dans cette histoire ? Qui contrôle quoi ? Ce bras de fer entre l’Europe des banquiers et celle des gouvernements ne date pas d’hier. Pourtant, le zèle de la BCE pour son e-euro pourrait bien relancer une vieille querelle. Car si le projet va jusqu’au bout, chaque pays pourrait voir un morceau de sa souveraineté glisser encore un peu plus du côté des technocrates, bien loin des réalités locales.
Auteur : Unknown
Date de publication : 02 November 2024