Solana et Ethereum au coude-à-coude : ce que disent vraiment les chiffres de Dune

Solana et Ethereum au coude-à-coude : ce que disent vraiment les chiffres de Dune

Les derniers tableaux publiés sur Dune montrent des volumes de swaps quasi identiques entre Solana et Ethereum. Pourtant, le nombre total de requêtes (« queries ») est trois fois plus élevé côté Solana.

Ce contraste n’est pas anodin ; il éclaire la mutation en cours dans l’usage des blockchains.

Le dashboard Dune consacré aux DEX agrège les transactions exécutées sur Ethereum (mainnet + L2) et sur Solana depuis janvier 2024. Les courbes de volumes convergent désormais autour de 50 milliards $ par mois.

Toutefois, Solana enregistre près de 25 millions de requêtes mensuelles, contre moins de 8 millions pour Ethereum. Ce delta signale des transactions plus petites, souvent automatisées, typiques d’une base d’utilisateurs tournée vers le retail et les bots de trading haute fréquence.

90% de la supply stablecoins est sur #Ethereum , de même que 83% des Real Worls Assets (RWA) 🤯

– Fredrick Haga, Dune#Layer2 #Solana #Base #web3 pic.twitter.com/7IIynFZlDU

— Cryptonaute (@Cryptonaute_btc) July 1, 2025

En mars 2025, Ethereum avait pourtant repris la première place des volumes DEX avec 63 milliards $, selon The Defiant. Deux semaines plus tard, les données DeFiLlama relayées par Binance News indiquaient que Solana repassait brièvement devant avec 2,5 milliards $ de swaps en 24 heures.

La rivalité est donc serrée, mais la densité de requêtes sur Solana reste sans équivalent.

Cette hyper-activité s’explique. D’une part, Solana traite plus de 4 000 transactions par seconde pour des frais médians inférieurs à 0,001 $. D’autre part, les rumeurs d’ETF et l’engouement institutionnel attirent de nouveaux entrants qui testent massivement les dApps locales.

Première conséquence : le modèle économique des validateurs diverge. Sur Ethereum, la rareté de blocs et le niveau de frais valorisent des transactions plus coûteuses, alimentant des revenus suffisants malgré un trafic modéré.

Sur Solana, la rémunération repose sur la quantité ; les validateurs misent sur le débit élevé pour compenser des frais ultra-bas. Ainsi, la soutenabilité de Solana dépend d’une croissance continue du trafic.

Deuxième enjeu, la décentralisation. Messari rappelle que l’exigence matérielle d’un nœud Solana (128 Go de RAM, SSD haute performance) limite le nombre d’opérateurs indépendants, alors qu’Ethereum reste plus accessible.

Toutefois, l’explosion des requêtes encourage Solana à développer des solutions local fee market pour éviter les congestions, tandis qu’Ethereum poursuit la voie des rollups.

Enfin, la fragmentation du paysage DeFi s’accroît. Les arbitragistes profitent des écarts de frais ; de nombreux protocoles lancent des versions Solana et Ethereum afin de capter chaque type d’utilisateur.

En effet, les données de CoinMarketCap montrent que la volatilité du SOL reste inférieure à celle de l’ETH depuis trois mois, signe d’un marché retail plus diversifié.

Sources

Auteur : Baptiste Leclercq

Date de publication : 01 July 2025

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