Le XRP Ledger est-il la pire blockchain ?

Le XRP Ledger est-il la pire blockchain ?

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Le XRP Ledger, pourtant associé à la troisième plus grande cryptomonnaie mondiale, a reçu la note la plus basse dans le dernier Blockchain Ecosystem Ranking publié par la société d’analyse Kaiko.

Avec un score de seulement 41 sur 100, il arrive derrière Polygon (44) et Stellar (45), alors qu’Ethereum domine avec 83. Pour Kaiko, plusieurs facteurs expliquent ce déclassement : un piratage récent lié à la chaîne d’approvisionnement logicielle, une faible décentralisation et un nombre limité de validateurs.

Le XRP Ledger présenterait-il de failles en termes de sécurité ? C’est ce que prétend démontrer la dernière étude menée par l’entreprise spécialisée Kaiko. Celle-ci a étudié les blockchains disponibles sur le marché crypto pour établir un classement basé sur leur niveau de sûreté.

L’événement marquant de cette année reste l’attaque d’avril, lors de laquelle un logiciel officiel utilisé par les développeurs du XRP Ledger a été compromis. Le code malveillant inséré permettait de dérober des clés privées, exposant certains utilisateurs.

Si le registre principal et le dépôt GitHub n’ont pas été directement affectés, cet incident a mis en évidence des failles dans la sécurité de la chaîne d’approvisionnement logicielle. Kaiko souligne que ce type de vulnérabilité pèse lourd dans l’évaluation d’une blockchain, car il concerne l’écosystème au sens large.

Au-delà de ce piratage, la structure même du XRP Ledger suscite des critiques. Selon l’analyste de Kaiko, Adam Morgan McCarthy, le réseau souffre d’un faible Nakamoto coefficient, indicateur clé pour mesurer la résistance d’un protocole face à une collusion entre validateurs.

Avec environ 190 validateurs actifs, dont seulement 35 intégrés dans la liste par défaut qui sert de référence au consensus, le système privilégie la rapidité et la fiabilité, mais au détriment de la diversité et de la résilience. À titre de comparaison, Ethereum compte plus d’un million de validateurs, et Solana en recense près de 1 700.

Depuis sa création, le XRP Ledger a misé sur la vitesse et l’efficacité opérationnelle. Ce choix lui permet d’offrir des transactions rapides et peu coûteuses, ce qui a soutenu son adoption dans certains services financiers de Ripple. Mais comme le montre l’étude de Kaiko, cette approche plus centralisée se traduit aujourd’hui par une perception négative en matière de sécurité.

Pour beaucoup d’observateurs, limiter la distribution des validateurs fragilise l’esprit décentralisé des blockchains publiques. Le rapport de Kaiko chiffre cette faiblesse, et la positionne clairement en bas de l’échelle parmi les 15 réseaux étudiés. De plus, l’incident d’avril a amplifié les doutes sur la capacité du XRP Ledger à garantir une sécurité sans faille dans son écosystème logiciel.

Faut-il pour autant le qualifier de « pire blockchain » ? La nuance s’impose. Le XRP Ledger affiche une longévité remarquable, avec plus de dix ans sans interruption majeure, et conserve des atouts en matière de performance transactionnelle.

Mais sur les critères de sécurité et de décentralisation, Kaiko estime qu’il reste à la traîne par rapport à Ethereum, Solana ou d’autres blockchains plus ouvertes. La réponse pourrait dépendre des évolutions à venir et des efforts de Ripple pour renforcer la diversité de ses validateurs et sécuriser davantage son infrastructure.

Auteur : Mattis Meichler

Date de publication : 18 August 2025

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