 
		Euro numérique : la BCE vise 2029, mais à quel prix ?
Euro numérique : la BCE vise 2029, mais à quel prix ?
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La Banque centrale européenne (BCE) avance ses pions. Elle vise un premier lancement de l’euro numérique en 2029, si le cadre légal arrive à temps. Le projet promet des paiements modernes, cependant il heurte encore des résistances.
La BCE a bouclé sa phase de préparation. Elle prolonge désormais les travaux, avec un cap clair : si le Parlement européen adopte le texte d’ici 2026, un pilote pourrait démarrer en 2027. Ainsi, l’Eurosystème disposerait de l’infrastructure prête pour une émission initiale en 2029.
President Sergio Mattarella of Italy addresses members of the ECB Governing Council.
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— European Central Bank (@ecb) October 29, 2025
Le tempo paraît millimétré. En effet, l’équipe veut éviter le faux départ et garder une marge pour tester à l’échelle européenne. Le politique reste le verrou principal. Les débats traînent depuis 2023, entre préoccupations de confidentialité, niveau du rôle des banques, et calendrier électoral.
Des responsables ont fixé un horizon de compromis autour de 2026. D’ici là, la BCE poursuit l’ingénierie, affine les cas d’usage et prépare des garde-fous. Par conséquent, l’échec du cadre juridique repousserait automatiquement tout le planning.
Le cœur de la bataille se joue sur la donnée. Les citoyens veulent payer sans être pistés. Les banques, elles, redoutent une fuite des dépôts. La BCE promet des limites d’inclusion équilibrées, des modes hors ligne, et des mécanismes de protection avancés. Toutefois, la confiance ne se décrète pas.
Il faudra prouver, tests à l’appui, que l’euro numérique protège réellement les usages du quotidien. C’est pourquoi la pédagogie comptera autant que la technique.
Le contexte international reste instructif. À ce jour, seulement trois pays opèrent une CBDC en production, tandis que des dizaines d’États testent encore. L’Europe ne joue donc pas seule. Elle doit livrer un produit solide, interopérable et utile. De plus, la résilience en cas de crise compte : le projet vise des paiements disponibles même lors de pannes majeures, voire d’attaques. Cet objectif de résilience séduit, mais il impose des choix d’architecture stricts.
Reste la concurrence des stablecoins. Une partie de l’écosystème juge la CBDC trop lente et moins innovante. Les stablecoins se sont imposés dans la DeFi et sur les plateformes. Toutefois, une monnaie de banque centrale apporte un autre type de garantie : l’absence de risque d’émetteur privé et l’ancrage dans le droit. Par conséquent, le duel portera moins sur l’idéologie que sur l’usage. Si l’euro numérique paie instantanément, hors ligne, partout, et sans frais, il pourra coexister avec les solutions privées. Sinon, il restera un produit administratif.
En Europe, la fenêtre est étroite mais réelle. D’ici là, chaque décision devra garder un cap simple : améliorer le paiement pour tous, sans sacrifier la vie privée. C’est le seul consensus durable.
Source : ecb.eu
Auteur : Stéphane Daniel
Date de publication : 30 October 2025
