La plateforme RWA immobilier RealT au coeur d’un vaste scandale

La plateforme RWA immobilier RealT au coeur d’un vaste scandale

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La ville de Detroit a intenté, le 2 juillet 2025, la plus grande action en justice de son histoire pour trouble à l’ordre public contre RealT (Real Token LLC), une entreprise basée en Floride.

La plainte vise également ses fondateurs, Remy et Jean-Marc Jacobson, ainsi que 165 sociétés affiliées. La municipalité accuse notamment la plateforme d’avoir laissé plus de 400 logements se dégrader, entraînant des conditions de vie dangereuses pour leurs locataires. Ces biens ont été proposés à des investisseurs sous forme de parts fractionnées via des tokens.

RealT est au coeur d’un vaste scandale aux Etats-Unis. La plateforme, qui commercialise un modèle d’investissement immobilier où des investisseurs du monde entier peuvent acquérir une fraction de propriété grâce à des cryptomonnaies, fait l’objet de lourdes accusations de la part de la municipalité de la ville de Detroit.

BREAKING: The City of Detroit is suing cryptocurrency-based real estate company RealT for failing to maintain hundreds of rental properties across the city, following investigations by Outlier Media. https://t.co/yfAi5ta4h0

— Aaron Mondry | @amondry.bsky.social (@AaronMondry) July 2, 2025

Lancée en 2019 sur Ethereum (avant de migrer vers Gnosis Chain), la société propose des rendements allant jusqu’à 16 %. Mais selon la plainte déposée mercredi par la ville de Detroit, ce modèle aurait généré des profits au prix de violations graves des droits des locataires.

Parmi les plus de 400 propriétés visées, de nombreuses sont dépourvues de chauffage, d’eau courante, de douches fonctionnelles ou même de portes sécurisées. Certaines présentent des dommages structurels, des infestations de rongeurs, ou encore des risques sanitaires immédiats.

Les certificats de conformité obligatoires, garants du respect des normes municipales, sont absents pour toutes les unités que concerne la plainte.

La ville ne se contente pas de viser les entités juridiques. Elle demande également que Remy et Jean-Marc Jacobson soient tenus personnellement responsables. La municipalité affirme en effet qu’ils ont “refusé d’autoriser le paiement de réparations de base”, malgré les signalements répétés de problèmes.

Le dossier évoque aussi des pratiques de contournement, comme l’utilisation de multiples LLC, pour éviter la responsabilité directe.

“Nos quartiers ne sont pas des portefeuilles d’investissement. Ce sont des foyers”, a rappelé Conrad Mallett, conseiller juridique de la ville.

Il insiste sur le fait que les Jacobson et leurs sociétés ont profité de la ville tout en négligeant leurs obligations les plus élémentaires en tant que propriétaires.

Ce scandale remet en question l’ensemble du secteur des Real-World Assets (RWA), notamment son application aux secteurs de l’immobilier locatif.

Sous couvert de démocratisation de l’investissement, cela peut cacher des dérives lorsque des plateformes font passer leurs profits avant le bien-être des locataires.

Detroit demande à la justice l’exécution immédiate de réparations, la mise en place de comptes séquestres pour les loyers, et la régularisation de toutes les infractions. L’affaire pourrait avoir des conséquences importantes sur la régulation future des plateformes de tokenisation immobilière aux États-Unis.

Auteur : Mattis Meichler

Date de publication : 04 July 2025

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